Alors que la justice vient de prolonger la procédure de sauvegarde accélérée du groupe de distribution (50 000 salariés en France), les inquiétudes sont grandes concernant l'emploi. Le point avec Philippe Guirao, délégué syndical CFE-CGC.

 



 

Quels sont vos mandats syndicaux ?

Je travaille chez Casino depuis plus de trente ans comme chef de projets. Je suis délégué syndical et élu titulaire au comité social et économique (CSE) de DCF (Distribution Casino France) amont, l’entité qui comprend notamment le siège stéphanois historique et le siège francilien à Vitry-sur-Seine. Au niveau de la fédération CFE-CGC Agro, j’ai un mandat de délégué régional en Ile-de-France et je suis le représentant fédéral au sein de l’union départementale CFE-CGC Seine-et-Marne.

Pouvez-vous nous présenter la CFE-CGC Casino et sa dynamique ?
 
Le Syndicat national CFE-CGC du groupe Casino est présidé par Didier Marion. Dans l’entreprise, la CFE-CGC compte plus de 1 300 adhérents et fait partie des organisations syndicales représentatives avec une représentativité catégorielle de plus de 70 % lors des dernières élections professionnelles. Avec les difficultés actuelles et les craintes pour l’avenir de tout un chacun, les salariés nous sollicitent beaucoup, tant pour s’informer que pour adhérer.

Le 11 décembre, le tribunal de commerce de Paris a prolongé la période de sauvegarde accélérée du groupe Casino (50 000 salariés en France sous les enseignes Casino, Franprix, Monoprix, Spar, Naturalia…). Quelle est la situation ?

L’intersyndicale (CFE-CGC, FO, CFDT, UNSA, CGT) était présente pour l’occasion avec des représentants de groupes dont notre président Didier Marion et Rani Benyahia, son adjoint. Cette décision du tribunal était attendue : elle proroge pour deux mois supplémentaires jusqu’au 25 février 2024 les procédures de sauvegarde accélérée ouvertes le 25 octobre dernier au bénéfice de Casino, Guichard-Perrachon et de six filiales concernées : Casino Finance, Distribution Casino France, Casino Participations France, Quatrim, Ségisor et Monoprix. Il s’agit de mettre en œuvre la restructuration de la dette du groupe (6,4 milliards d’euros), dans la continuité d'un accord avec ses créanciers et des candidats à sa reprise.

Le 13 décembre, les représentants de l’intersyndicale ont été reçus au ministère de l’Économie par Bruno Le Maire dans le cadre du CIRI (Comité interministériel de restructuration industrielle). L’intersyndicale a par ailleurs renouvelé une demande d’audience en urgence avec le président de la République. C’est au plus haut niveau de l’État que le dossier social de Casino, un fleuron historique de la distribution française du haut de ses 125 ans d’existence, doit être scruté.

Quel est désormais le calendrier ?

Outre la restructuration de la dette, l’accord prévoit un changement d'actionnariat avec, à horizon mars-avril 2024, une prise de contrôle par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, le Français Marc Ladreit de Lacharrière, tous deux déjà actionnaires au sein du groupe, avec la participation du fonds d'investissement britannique Attestor.

 

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